Un graphique assez parlant paru sur le site en ligne du monde qui montre les alliances entre les différents constructeurs automobiles au niveau mondial. Quelques remarques me viennent à l’esprit.


Renault n’est pas si mal placé que ça. Bien sûr, en comptant son alliance avec Nissan, qu’il a quand même, tout à son mérite, réussi à redresser là où Daimler s’est brillamment cassé les dents à la même époque sur  Chrysler. Bref, Renault souffre depuis 2008, son principal marché, l’Europe, étant en panne, mais avec une présence au niveau mondial il s’en sort pas trop mal.

Peugeot a clairement un problème de taille critique. De plus son positionnement est essentiellement européen et même si ses ventes en Chine décollent, elles partent de trop bas pour limiter la casse.

Les constructeurs Allemands eux s’en sortent plutôt bien. Cela est du à un positionnement haut de gamme, une compression salariale en Allemagne depuis 10 ans, et, fait moins connu, une délocalisation massive dans les pays d’Europe de l’Est. On comprend mieux pourquoi l’Allemagne ne veut pas entendre parler d’une réglementation du label « made in ». Une Porsche Cayenne « made in Slovakia » ne fait pas vraiment rêver.

GM est encore en vie et revient de très loin!! Et il reste à voir si Fiat réussira à sortir un coup « à la Renault » avec Chrysler. Ce n’est pas gagné.

Quelque part, le secteur automobile est symptomatique des maux de l’industrie française. On voit des groupes qui n’ont pas toujours le meilleur positionnement de gamme, et dont certains ont été trop lent à se développer hors d’Europe. Ils subissent cependant aussi un problème de coûts du travail. D’un côté, Renault sait très bien produire, investir et innover, mais pas en France. Il a délocalisé des chaînes entières en Slovaquie ou ailleurs. De l’autre, Peugeot est plutôt resté en France avec, pas de chance, l’Espagne comme base de production à bas coûts et se dépêche maintenant de rattraper son retard. On retrouve cette me dichotomie à l’échelle du pays, les grands groupes français internationaux (CAC 40) s’en sortent bien, les PME françaises peinent.

Pour conclure, une étude du Trésor, et reprise par le Monde, qui montre que si, pour schématiser, le « haut de gamme » se porte bien, les produits français dont les ventes sont sensibles aux prix voient leurs performances se dégrader d’années en années.

Décomposition du solde commercial français hors énergie (en pt de PIB)