Une étude intéressante sur les prix de l’immobilier sur le long terme. Après l’envolée des prix de l’immobilier dans les années 2000 et l’éclatement de la bulle en ~2007 à travers le monde, les prix ne se sont pas effondrés en France. La question se pose donc, les prix français étaient-ils correctement évalués et que peut-on attendre de leur l’évolution future?

indice_prix_logements


Ce qui frappe le plus la stabilité des prix jusqu’au début des années 2000, avec pour exception la bulle immobilière de la fin des années 80 qui s’est rapidement dégonflée. A partir de 2000, l’inflation est sans commune mesure. Les auteurs de l’étude réalisent une analyse intéressante des causes et de leur poids relatif, baisse des taux d’intérêt, augmentation de la durée de emprunts, croissance démographique, krach boursier en 2000… Mais est-ce que cela peut continuer? J’ai envie de souligner trois choses

Le rendement de l’investissement locatif est devenu mauvais

prix_logements_et_loyersLa hausse des loyers n’a pas suivi celle des prix immobiliers. Autrement dit, il devient de moins en moins évident de financer un achat par les revenus locatifs. Inversement, à la moindre reprise en bourse, il deviendra plus intéressant de revendre pour y investir. Sauf bien sûr à espérer (spéculer?) une nouvelle inflation immobilière…

Une évolution démographique défavorable

Logements Achetés ou Construits en % du Nombre de MénagesLa population vieillit et avec l’âge, les ménages ont tendance à vendre.

Les ventes se tassent

montant_ventes_logementsAutrement dit, le nombre de ventes a chuté. Le marché manque d’acheteur et pour le moment les prix n’ont pas vraiment baisser car les vendeurs refusent de casser les prix. Mais à un moment ou un autre, il faudra bien liquider les héritages, déménager pour des raisons personnelles ou professionnelles, bref les ventes devront reprendre. Il est intéressant de voir que la baisse des ventes s’était amorcée dès 2005-2006, cette tendance n’est donc pas due qu’à la crise.

Quel sera l’avenir à moyen-long terme ?

A mon avis, qui n’engage que moi, les prix vont revenir à leurs niveaux traditionnels sauf peut-être sur quelques marchés spécifiques comme Paris et l’Ile-de-France. Cela ne se traduira pas forcément par une chute brutale des prix nominaux mais simplement par leur stagnation ou croissance plus faible que celle des revenus. Quelque part, une reprise économique ne ravivera pas nécessairement l’immobilier. Les taux d’intérêts remonteront et elle offrira aux investisseurs de meilleurs rendements dans d’autres secteurs que l’immobilier. La baisse actuelle n’est donc probablement pas que conjoncturelle.

En annexe, une infographie honteusement empruntée au Monde